Pourquoi la haine contre Stargalactik est elle contre-révolutionnaire ?

In "J'avance masqué", PROPAGANDA
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Money, it’s a crime
Share it fairly, but don’t take a slice of my pie
Money, so they say
Is the root of all evil today
But if you ask for a rise, it’s no surprise
That they’re giving none away

Pink Floyd – Money (in The Dark side of the moon – 1973)

 

PhiloGrosNuls__.jpgLord Chacalus me signale aujourd’hui un de ses motifs d’énervements (et ils sont nombreux, mais qui n’est pas assez régulièrement énervé dans ce monde sous sa forme actuelle ? Ok, ok, je préfère ne pas voir les bras se lever, je préfère croire qu’on est nombreux à se dire que ça ne tourne pas très rond, tout ça). Ce motif est assez simple : il y a un gars, plutôt jeune en apparence, qui a ouvert un blog sur la plate-forme sky dans l’unique but de montrer à quel point la fortune a jeté sur lui son regard, à quel point il est couvert de biens, de luxe et donc, de fric (et on ne sait plus trop si ce sont ces biens qui sont la conséquence du fric, ou si c’est celui ci qui est la conséquence de ces biens : au delà d’un certain seuil, ça devient un peu opaque, ce genre de choses). Un simple coup d’oeil ici va donner une idée de la chose : http://stargalactik2.skyrock.com/

Passons sur la question inutile : est ce bidonné ? On peut dire qu’on s’en fout. Que l’auteur fantasme sur l’idée qui soit « blindé » (pour reprendre la terminologie de Fogiel) ou qu’il soit blindé et que son fantasme soit simplement de le montrer, peu importe. Peu importe aussi de savoir si le coiffeur de ce jeune homme se fout de sa gueule ou pas (à vrai dire, d’ailleurs, il y a quand même là un vrai truc qui se passe, et qu’il va falloir étudier de plus près : le grand mouvement de nettoyage de la France, validé (et non pas inauguré) en Mai dernier de manière (quand même) assez majoritaire (ce qui en dit finalement déjà assez long sur cette fameuse identité française, qui n’a pas tant que ça besoin d’un ministère pour exister) s’accompagne d’un mouvement capilaire parallèle, qui ne me semble pas tout à fait déconnecté de « ce qui se passe » actuellement. Annoncées par ce que les amateurs de buzz appellent la « nouvelle scène rock française », les coupes de cheveux romantiques, mèche au vent (style, coupe actuelle de Mickael Jackson, vous voyez en gros ? Enfin, simplement, une version sans doute considérée comme sophistiquée du carré féminin, bref, une coupe de cheveux qui ne transpire pas vraiment la testostérone, mais à la limite peu importe, on est capable d’apprécier certains androgynes) sont de retour. Elles doivent sans doute faire partie de la « décomplexion » qui semble devenue un programme politique à elle toute seule. Quand je dis qu’elles sont de retour, on peut même dire qu’elles viennent de loin : la mèche « artiste » n’est pas vraiment belle, elle ne témoigne pas d’une grande énergie dépensée dans le travail, elle fait un peu chochotte, elle fait même un peu « branleur », ou gigolo. Enfin bref, à l’heure où on compte remettre tout le monde au travail, ces mèches longues me semblent bel et bien être un des signes qui témoignent de l’arnaque du programme, comme un message nous disant que le travail, c’est pas si bon que ça pour tout le monde : l’ouvrier peut se tailler la tignasse à coups de tondeuses, comme ça son casque ne déformera pas sa coiffure. Seuls ceux qui le « valent bien » peuvent se permettre un soin capilaire aussi exigent. Bref, une des formes de la lutte des classes aujourd’hui se tient probablement dans l’opposition entre les cranes quasi rasé qui se trouvent sous les casquettes de base-ball, et les franges couvrant les yeux qui doivent sans doute se planquer sous un parapluie de marque à la première ondée, et on ne m’empêchera pas de penser qu’un des avantages de cette coupe chevaleresque, c’est qu’elle est inaccessible aux petits budget (les pauvres n’ont pas les bonnes priorités budgétaires) et qu’elle est tout aussi inaccessible aux cheveux crépus, et c’est pas négligeable, par les temps qui courent, de créer des modes inaccessibles, même via l’argent, mais bref). Peu importe donc de savoir si ce jeune homme a du goût, dans la mesure où l’affaire serait vite réglée.

Perseverance.jpgOn peut par contre se demander de quel rapport à l’argent un tel exhibitionisme témoigne. Enfin, là aussi c’est quasiment une question inutile, parce que la réponse est en chacun de nous : on aime tous avoir ce que les autres n’ont pas. Ca peut être très matériel (« J’ai en ma possession des caleçons d’une marque qu’on ne trouve même pas en France », wow), ça peut être plus élevé spirituellement (« je fais partie des quelques uns que Dieu sauvera lors du jugement dernier, et je suis juste venu vous prévenir que quoi que vous fassiez, vous n’en ferez jamais partie, et que vous me serez soumis pour l’éternité », woooOOOOOwww !) ou plus précisément intellectuel (« Je ponds des shémas intellectuels complètement inaccessibles au commun des mortels, ce qui justifie que je sache mieux que les autres ce qui est bon pour eux, et qui justifie aussi que je ne me donne même pas la peine de leur expliquer mes vues, puisqu’évidemment, ils ne les comprendraient pas », Hhhhmmmmm Hhhmmmmmmmm). On est tous plus ou moins capables d’être gentillement méprisant (on dira condescendants) envers ceux qui ne nous arrivent pas à la cheville. Le tout est de se placer en permanence sur le bon terrain, et de ne jamais aller se confronter aux autres là où on se sent davantage en défaut. Il y a pas mal de pistes pour expliquer ce genre de phénomène, et ce genre de tendance : nécessité d’être reconnu (et on l’est, on le sait, bien plus par ce que l’on fait que par ce que l’on est; et ce que l’on a est censé assez bien témoigner aux yeux des autres de ce qu’on fait, et donc de ce qu’on est), plaisir à dominer (allez allez, on peut quand même bien se l’avouer, cette tendance au mépris qui nous anime, elle nous fait tout simplement du bien; je sais pas si les femmes ressentent ça comme les hommes le ressentent, mais ça a carrément quelque chose de sexuel quand on sent qu’un « autre », qui pourrait être notre égal, nous est finalement subordonné; je ne dis pas que c’est une relation saine, mais c’est une tendance que nous pouvons ressentir), incitation sociale aussi (on abreuve abondamment la population d’émissions mettant en scène de manière pédagogique la valorisation des meilleurs, tout en sélectionnant volontairement ces meilleurs des manières les plus absurdes (jeux crétins, hasard, votes du public…). Il n’est pas étonnant ensuite de les voir reproduire dans la vraie vie les attitudes typiques du « winner », avec tout ce qu’elles peuvent avoir d’indécent et d’oublieux pour ceux qui ont été battus), maintient des bonnes vieilles structures sociales enfin : Marx et Engels l’ont quand même assez fortement mentionné, le moteur de l’histoire jusqu’à présent (la révolution prolétarienne internationale n’ayant pas l’air d’avoir eu lieu (soyons plus précis : les prolétaires ayant carrément oublié qu’ils étaient exploités du simple fait qu’on a tout organisé pour que le fait de bénéficier de la solidarité sociale soit bien plus contraignant encore que le fait d’être exploité, à tel point que désormais on a peur de ne pas bénéficier de la chance de l’être) est la lutte des classes. Que les classes dominées aient eu tendance à se retourner contre les classes dominatrices, c’est une évidence ponctuelle. Mais on ne peut pas concevoir cela sans admettre que les classes dominantes sont elles aussi en lutte permanente pour conserver leurs avantages non négligeables. Si la force fut un moyen longtemps efficace, l’avènement des démocraties, et la promotion de ce type de régime obligea ces classes « supérieures » à trouver d’autres voies de maîtrise; mais qu’à cela ne tienne : si c’est l’opinion qui gouverne, alors il suffit de gouverner les opinions (au sens où le pilote du navire est à son gouvernail); en ce sens, il est probable que ce que nous vivons en ce moment est un des sommets de la démocratie moderne (pour le dire en d’autres termes, notre véritable ministre de l’identité nationale est sans doute, et ce depuis pas mal de temps, Thierry Saussez (ou Franck Louvrier, par exemple (ça fait peur, hein ?))), domaine dans lequel les taux de réussite suffisent à assurer des majorités électorales. D’ailleurs, si c’est par le contrôle des opinions que la classe dominante conserve ses privilèges, on peut parier que c’est précisément en jouant finement avec les pulsions de domination du peuple qu’elle y parvient.

Stargalactik est donc simplement un symptome (les prodromes devraient être cherchés du côté des années 80, ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le personnage principal (et à vrai dire unique) de ce blog apparaît (sans doute sans le savoir lui même) comme une vague ombre de Patrick Bateman : même soif de marques (parce qu’elles évitent toute justification des choix, elles s’imposent d’elles-mêmes), même absolue nécessité de toucher du doigt ce qui lui semble se faire de mieux, même conviction que tout ce qui lui semble être le meilleur l’est effectivement (en somme, négation de toute autre forme de subjectivité que la sienne propre), même confiance dans le fait que la domination effective est le signe d’une domination plus profonde, que la domination de fait doit être reconnue comme une domination de droit, naturelle.

Mais ce qui est finalement plus intéressant, c’est l’audience d’un tel blog. En soi, a priori, rien de très palpitant : un gosse de riche énerve son monde en prenant en photo ses dernières chaussures, les billets de son argent de poche, se plaint que des billets trop gros n’entrent pas dans son porte monnaie LV (à croire que la découverte du blog a précédé celle de la carte bancaire (j’allais écrire « carte bleue », prolétaire que je suis !!)). Je ne suis pas devin, mais il est peu probable que j’obtienne une très grande audience en me contentant de prendre en photo mes quelques possessions, en m’adressant à ceux qui en ont moins que moi et en leur renvoyant consciencieusement à la gueule leur pauvreté (en insistant bien sur le fait que, bien sûr, tous ces biens ne sont que des détails futiles, et qu’ils ne sont que de multiples preuves d’une infériorité bien plus essentielle). Or cette Stargalactik a une audience suffisante pour que son pseudo ne soit pas tout à fait un mensonge : les visites s’accumulent (à son plus grand plaisir, évidemment), ainsi que les commentaires. On pourrait les répartir en deux catégories, aussi diamétralement opposées qu’on puisse l’imaginer : les serviles et les énervés. Les serviles sont admiratifs, attirés par ce qu’un semblant de rapprochement avec le personnage pourrait leur rapporter (pas étonnant : on devine la montagne de déchets que le bonhomme doit semer sur son passage, étant donné le caractère légèrement capricieux qui semble l’animer, on peut dès lors imaginer la véritable opération récup’ qui peut se monter dans son environnement proche; d’autre part, à force de transformer ainsi des objets en idoles, il est normal que le support de ces objets, leur propriétaire fasse l’objet d’une idolatrie identique, l’objet objective son propriétaire aux yeux de ceux qui l’envient. On voit donc une petite constellation de fervents admirateurs assurer la star de leur sympathie (ce qui doit bien le faire marrer), et prendre sa défense contre… les autres… puisque, bien sûr, une bonne partie de l’audience lâche les comm’ comme on lâche ses chiens sur chaque article du phénomène. Insultes, menaces de mort, discours moralisateurs (ce qui doit, aussi, bien le faire rire), leçons d’économie, menaces de retour de baton révolutionnaire, appels au partage, à la « justice », tout y passe. Et tout est de nouveau motivé par l’envie.

C’est mécanique : on expose la vitrine, on n’y montre que ce que presque personne ne peut acquérir (et sur Skyblog, ça équivaut à presque tout le monde : on peut imaginer que statistiquement, les fils de milliardaires surfent assez peu sur cette plateforme), pour provoquer des émotions qu’il est bon que le peuple éprouve, surtout à une époque où la révolution est impossible. Stargalactik a un mot pour désigner ceux à qui il ne plait pas : les rageux. Et effectivement, une telle décomplexion provoque la rage, précisément parce que tout ceci est simplement injuste, alors même que c’est conforme à la justice instituée. Cela provoque la rage parce que cela semble aller contre un ordre supérieur, qui voudrait qu’une telle distribution des « choses » soit impossible. Mais c’est une rage sans issue : les commentaires d’un tel blog ne sont qu’un défouloir anodin qui ne viendra pas remettre en question l’Ordre institué qui permet à un jeune dysorthographique et névropathe (du moins fortement obsessionnel, tant dans l’avoir que dans le paraître) de se croire (et finalement d’être) supérieur à la majeure partie de la population. Ceux qui les écrivent le savent bien, d’ailleurs : leur cible est hors d’atteinte, et le rapport qu’ils entretiennent avec elle est ambigu : on ne peut pas se prévaloir d’une véritable supériorité morale dans la mesure où, d’une certaine manière, on envie la situation de celui qu’on exècre. La seule trace d’intelligence du blog est d’ailleurs dans cette conscience d’exciter des adversaires qui ne sont ennemis que de circonstance : un autre coup de dés à la naissance en aurait fait des alliés.

Qu’est ce à dire ? Qu’aucun changement de domination ne peut avoir lieu si la classe dominante demeure le fantasme de la classe dominée. Dès lors, la révolution, même tranquille, ne peut avoir lieu dans la rue si elle n’a pas d’abord eu lieu dans les têtes. Ce n’est que lorsque Stargalactik ne sera plus du tout un motif d’énervement que sa domination pourra prendre fin. Ce n’est que quand les signes diffusés par sa classe sociale (autant dire nos dirigeants) n’auront plus aucun effet sur nous que le pouvoir de ces signes prendra fin. A l’heure où le pouvoir n’est jamais autant passé que par ces seuls signes, on cerne à quel point il deviendrait judicieux de les mettre à distance.

Seule voie offerte à nous, dès lors : l’indifférence. Rien de nouveau sous le soleil, nos lointains ancêtres avaient déjà compris qu’une bonne partie de nos énervements était due non pas aux choses elles mêmes, mais à la manière dont on les concevait. En l’occurence, Stargalactik est prodigieusement gonflant précisément parce qu’il frime avec ce qui fait envie (et ce d’autant plus que tout est arrangé pour que ce dont il dispose tant soit vitalement nécessaire à ceux qui n’en disposent pas, sinon le leurre ne fonctionnerait pas (d’ailleurs, un des aspects d’une révolution concrète pourrait consister à ne pas maintenir ce leurre, et à cesser de considérer que l’argent qui sert à survivre est du même ordre que celui qui permet à certains de vivre mieux)). Mais il suffirait que ce qu’il expose impudiquement (c’est même proprement de l’obscénité en l’occurence) n’ait aucune valeur pour que le soufflé s’écroule immédiatement sur lui même et n’apparaisse plus que comme un monument dressé à la gloire de la suffisance (ce qu’il est, d’ailleurs). La ministar ne joue avec les nerfs de son public que parce que ces nerfs vibrent paradoxalement en harmonie avec les siens, et qu’il en sait mettre ces vibrations en disharmonie.

Alors ?

Indifférence. Quiétude. Ataraxie.

Suffisance.jpgNos ancêtres stoïciens savaient que la clé de nos tensions est en nous, et non en les autres. On s’énerve tout seul, les motifs ne sont que des prétextes. Celui qui connait les motifs a finalement pas mal de pouvoir. Partager cette connaissance permet de disperser ce pouvoir, suffisamment pour le réduire à néant, ou qu’il n’ait plus de prise sur nous. C’est pour cela qu’Epictète, quand il conçoit son « Manuel » (autant dire l’ouvrage pratique permettant à chacun d’avoir « sur soi » (ou plutôt en soi, quand on l’a lu) un guide offrant une orientation, une assurance à celui qui en est le porteur), place en premier lieu une distinction essentielle : « Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d’autres non. De nous, dépendent la pensée, l’impulsion, le désir, l’aversion, bref, tout ce en quoi c’est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l’argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n’est pas nous qui agissons. Ce qui dépend de nous est libre naturellement, ne connaît ni obstacles ni entraves ; ce qui n’en dépend pas est faible, esclave, exposé aux obstacles et nous est étranger. »

On ne peut être plus clair : l’argent ne dépend pas de nous. On peut se battre pour lui, le conserver amoureusement, le jalouser, envier celui des autres, chaque fois qu’on est motivé par l’argent, mais chaque fois qu’il constitue le moteur de notre action, nous nous aliénons. Nanti ou miséreux ont un rapport commun à cet objet : dès qu’il constitue en lui même un but, nous ne nous appartenons plus, nous sommes esclaves. L’argent nous est, définitivement, étranger. Fort bien, reprenons alors. Face à Stargalactik, que ne peut-on pas ? On ne peut pas lui retirer ses acquis. On ne peut pas échanger sa place contre la nôtre. On ne peut pas changer nos trajectoires respectives. Que peut on ? Se détacher de ce à quoi il est si attaché. Toute son attitude repose sur le partage des mêmes valeurs, sur une égale conception de l’argent comme une valeur en soi. Or Epictète nous le dit : dépend de nous tout ce en quoi c’est nous qui agissons. Quand on lit le blog de cet individu, malgré toutes les tentatives de l’auteur, ce qui reste en notre pouvoir, c’est le détachement. Pas l’envie, ni le ressentiment, ni même le mépris, juste le détachement, la quiétude. Si l’inquiétude est un mouvement, la quiétude est ce repos dans lequel l’argent n’est plus un motif, et ne provoque donc plus aucun mouvement en nous.

Cela a t il un sens politique ? Certainement : quand on veut le changement, il faut qu’il soit conséquent : aucune révolution véritable ne peut se contenter de simplement inverser les rôles en switchant les positions des uns et des autres. Les rêves de grand soir vécus dans la revanche contre l’oppresseur n’ont dés lors rien de révolutionnaires. Et c’est bien la raison pour laquelle ce qu’on ose appeler encore la « gauche » est la seule alternative potentiellement révolutionnaire, mais c’est aussi pour cela qu’elle ne peut l’être que si elle assume de ne pas se fonder sur des rancoeurs et du ressentiment, et si elle prend le risque de proposer une toute autre échelle des valeurs. En d’autres termes : pas de remise en question possible du discours capitaliste si on adule soi-même l’argent, pas de proposition alternative à « ce qui se passe » si on est soi-même un idolatre de la marchandise (et je suis conscient que ceux qui me connaissent et lisent ceci doivent bien se marrer), pas de défilé pour une augmentation générale du pouvoir d’achat (car l’achat n’est pas un pouvoir, mais bien plutôt une addiction, parce qu’il faudra bien se résoudre à considérer que les conditions de la vie digne ne doivent pas relever de l’achat, parce qu’il faudra bien qu’on considère qu’on peut, peut être, se passer d’un certain nombre de choses (et en ce sens, Stargalactik n’est rien de plus qu’une version exacerbée de notre propre rapport à la consommation)). Et néanmoins, le combat ne peut pas s’appuyer sur un quelconque ressentiment vis à vis de ceux à qui le capitalisme réussit (et il s’agit ici tout autant de ceux qui détiennent les fameux « cordons de la bourse » que de ceux qui ont simplement « mis de côté » pour assurer leurs vieux jours. Face à cette « bonne fortune » dont certains bénéficient, il est nécessaire de parvenir à l’indifférence, au détachement.

Vaste programme, dont on pourrait imaginer qu’il constitue l’essentiel de l’ordre du jour des universités d’été de tout parti de gauche qui se respecte (ou qui respecte ceux pour qui il combat).

Dernière supposition. Ce blog est tout sauf innocent, et il n’est pas complètement hors maîtrise. En ce sens, il fait l’objet d’une conception et il poursuit des objectifs. A strictement parler, il agit comme un piège, dans lequel les moins habiles tombent par centaines. Quand un piège fonctionne à ce point, c’est qu’il est intentionnellement conçu dans cet objectif. On l’a dit, sa première fonction est d’énerver, de provoquer la haine. Et on l’a dit aussi, cette haine est tout sauf une attitude appropriée. Mais au delà de cette simple provocation, il s’agit aussi de clarifier des positions, de faire émerger des discours comme possibles, de dire des choses qui n’avaient pas encore été dites sous cette forme, et de les faire valider, et ainsi de rassembler les troupes en identifiant les sympathisants. Le blog cristallise des idées éparses qui n’auraient sans doute pas osé s’exprimer telles qu’elles, empêchant ceux qui en sont porteurs de se rencontrer.

A ce titre, c’est une opération de communication réussie. Et en ce sens, on peut supposer que si un tel blog (ainsi que ceux, moins réussis, qui l’accompagnent) n’existait pas, de bons et fidèles conseillers en information, tels que les sus-mentionnés Thierry Saussez (ou Franck Louvrier, de nouveau par exemple) seraient bien inspirés de les générer eux-mêmes.

 

Crédits : les illustrations sont extraites de l’oeuvre du caricaturiste R. Cobb, dont les dessins, nous provenant des années 70 sont aujourd’hui étonnants d’actualité. Pour l’info, je les ai découverts dans une sorte d’immense bande dessinée effectuée dans les mêmes années par Nicolas Devil, intitulée Orejona, dont je reparlerai un de ces jours, car elle fut, alors que j’étais encore adolescent, un véritable éveil philosophique. J’y trouvai entre autres de larges extraits des écrits d’auteurs tels que W. Reich, ne seraient ce que ces quelques mots, qui constituent un véritable programme, assez proche de ce que ce blog pourrait viser (avec ses maigres moyens) : « Partout dans le monde, des individus luttent pour un nouveau cours de la vie. Ils se heurtent dans cette lutte aux consitions économique et sociale les plus difficiles. Mais en outre ils sont inhibés, aveugles et menacés par leur propre structure bio-psychique qui est fondamentalement la même que celle des individus qu’ils combattent. L’aubjectif d’une révolution culturelle est le développement chez les individus d’une structure psychique qui les rendrait capables d’autonomie« .

 

29 Comments

  1. C’est malin, ma curiosité m’a poussé à cliquer, un visiteur de plus pour lui… personnellement son blog m’en touche une sans bouger l’autre, au pire j’ai envie d’appeler la police du bon goût, mais bon qu’est-ce que le bon goût, hein ?…

  2. A vrai dire, ce n’était qu’un prétexte !
    Et le lien ne mérite peut être pas d’être cliqué, même si la simple existence de la chose me semble tout de même « parlante ».

  3. La corrélation entre les meches bobos et le faux virage politique qu’on choisit les français me semblent étrange mais pourquoi pas… par contre je crois que votre exercice d’ici est très fin: que le blog soit sincère (auquel cas il est bête) ou soit bidon (auquel cas il est vicieux, au sens le plus négatif du terme), votre article permet de constater que la philosophie nuit non seulement a la bétise (j’ai bien retenue ma leçon ?) mais deconstruits les procédés susceptible d’etre vicieux. A part ça je vous trouve toujours aussi marrant msieur.

  4. Ben, ici c’est un peu la cours de récré, ça dit un peu n’importnawak, mais on sait jamais, dans le bordel ambiant, y a peut etre une illumination cretine qui peut servir de lampe frontale quelques instants 🙂
    Merci en tous cas !!

  5. Attention aux colliques verbales qui débouchent rapidement sur une constipation mentale. Cet article de philosophie de bas étage, faussement objectif et diablement nombriliste, m’amène a dire que les raisonement stérile, pédants et se voulant omniscients, on le même goût le blog en question.

    attention a ne pas abuser de la masturbation AZERTI, car vous de vaudriez guère mieux que les coms’ insipide du Galaktus en question.

  6. Si la question consiste à se demander si j’accepterais de mourir en duel pour cet article, la réponse est évidemment non.
    S’il s’agit de savoir si cet article a une volonté d’omniscience, la réponse est bien sûr non, aussi.

    En fait, je trouve naïf de penser qu’un article qui ose affirmer qu’il y a un signe politique derrière les mèches longues des jeunes gens de bonne famille du sud ouest parisien, qu’un tel article donc, pourrait prétendre à une quelconque objectivité. C’est touchant, mais c’est tout de même un peu naïf !

    Quant à la diarhée, elle est de circonstance : j’accumule les parenthèses parce qu’elles sont l’équivalent du clic sur de multiples lien. Nous sommes sur le net, pas dans un essai littéraire, ni un édito publié dans un quelconque journal.

    Je ne réagis pas trop à la question de la masturbation, parce qu’additionnée à la référence à la collique, ça finit par installer une thématique qui est un peu déplacée, quand même !

    Quant au niveau de la philosophie déployée ici, il n’a aucune volonté d’être spécialement élevé. Il s’agit plutôt du plus élémentaire sophisme amusé. En revanche, l’idée qu’un lecteur hasardeux (et je vous rassure, rare) croise, à propos d’un sujet potentiellement niaiseux, des pointures comme Marcuse ou Epictète, et ce même si c’est dans un cadre très peu classique, et de manière survolée plutôt qu’approfondie, cette idée me plait bien.
    Et à strictement parler, je n’ai pas d’autre prétention, quelqu’impression que puisse délivrer cet article.

    Mais le rappel à l’ordre est reçu. On aurait juste aimé qu’il soit lui même conforme au niveau d’exigence dont il se réclame.

  7. Si la question est de savoir si je suis prêt a mourir en duel pour cet article, la réponse est : évidemment oui.
    Quand a se conformer a de quelconques exigences ce n’est pas ma tasse de thé. Je me contentais juste de donner mon avis, comme on se soulage soudainement d’une flatulence qui vous tordais le ventre depuis plus d’une heure. Je sais apprécier le language quand il est efficace, dépourvu d’artifice, et qu’il ne cache pas son propo derrière le voile vaporeux de la reflexion intellectuelle.
    La suffisance de l’expression des idées révèle un attachement à la « forme » que je ne partage pas et que j’éxècre.
    Cette demonstration de syntaxe bien-pensante n’a pas d’autre but que de flatter l’ego de son auteur, dans toute sa hauteur justement.
    La manipulation à outrance de l’euphémisme et de la périphrase sonne à mes oreilles comme un solo d’André Rieu : beaucoup de bruit pour finalement pas grand chose. Cette façon de s’approprier les mots et de les agencer minutieusement pour finalement véhiculer un propo d’une profondeur, et d’une limpidité toute relative, bref du temps perdu.
    Perdu aussi la tentative désespérée de m’entrainer discretement vers le terrain pentu et glissant de la joute verbale façon dandy des fumoir anglais du 18 ème siècle. Perdu enfin l’efficacité du petit mépris, froid et fadement moqueur, de l’analye des citations de ma précédente intervention.

    Perdu enfin car ce n’étais pas un rappel à l’ordre, juste une intervention spontanée, comme on lâche un com’ de merde sur un skyblog à la con.

  8. Eh bien, si votre com’ (com’ on dit) doit simplement n’avoir aucune réponse, ne lui en donnons tout simplement pas (et puis, « perdu », « gagné », on s’en fout un peu, non ?)

  9. Ce que je trouve extraordinaire, c’est de consacrer l’équivalent de plusieurs feuillets à un blog (que je n’ai pas eu la curiosité d’aller voir) manifestement sans intérêt, même sociologique ou anthropologique, et d’écrire, fort justement, dans le même temps : « Qu’aucun changement de domination ne peut avoir lieu si la classe dominante demeure le fantasme de la classe dominée. » Pour ce qui me concerne, si le jkrsb n’avait pas pris l’initiative d’y consacrer un peu de son temps (et donc du mien puisque j’ai lu sa prose), il est probable que je n’en aurais jamais entendu parler. Hormis l’Humanité, l’Humanité dimanche, Le Monde diplomatique et Le plan B, je ne lis pas la presse. Le Monde j’ai abandonné le jour (après trente ans de lecture quotidienne quand même, je ne suis pas toujours rapide à la détente) où j’ai lu dedans un article d’une page (avec quand même incluse une photo genre monstrueuse et sans intérêt) que le gifleur d’enfants, François Bayrou, était le phénomène de la campagne présidentielle et qu’il séduisait la France grave (je veux faire jeune et je m’aperçois que mon discours y perd en précision : grave est à considérer comme adverbe et non pas comme adjectif). A l’appui de cette page (n’était-elle pas double d’ailleurs ?), sept ou huit témoignages représentatifs de la France (et pas seulement celle dans d’en bas, non, toute la France, Monsieur) : une attachée de presse, un directeur commercial, un acteur, une dirigeante de PME (ça devait être une start up, je pense) et quelques autres travailleurs-travailleuses aux mains non moins calleuses. Rouge j’ai failli y renoncer quand je n’ai pas entendu Olivier B aux Grosses têtes mais que des camarades de la Ligue m’ont appris qu’il y avait été ; les prémisses de la campagne électorale de 2007 m’ont finalement convaincu que j’aurais dû suivre mon premier mouvement en 2002. Tout ça pour dire que si le jkrsb raisonne juste, je continue à ne pas comprendre pourquoi il se met en situation d’avoir à connaître de telles billevesées : on peut très bien vivre dans ce monde sans pour autant se vautrer dans ce qu’il a de plus abject et ne s’en tenir au courant que quand la chose, au hasard d’un matraquage, est inévitable. J’ai déjà eu le même motif d’étonnement quant à la fascination du jkrsb pour les marques et me suis entendu dire que ce n’était pas grave dans la mesure où on en était conscient. Je n’en suis pas si sûr.
    jkrsb, je te condamne à une cure de http://www.acrimed.org

  10. Je suis déjà en cure !

    Mais ça ne suffit manifestement pas. Je dois être plus ou moins irrécupérable 🙂

    Que je sois apte aux curiosités futiles, c’est une évidence. C’est en même temps un comportement assez spontané et une méthode. La spontanéité étant assez peu utile ici même, je m’attarde une seconde sur la méthode : je ne suis pas un chercheur, je suis uniquement un passeur, alors je suis aux aguets de tout ce qui peut constituer des lieux de passage. Stargalaktik n’est qu’un prétexte, sur lequel je suis tombé tout à fait par hasard (enfin, pas tout à fait : on me l’a signalé, sans doute parce qu’on se doutait bien que j’étais assez faible pour aller y jeter un coup d’oeil). Pour lui même, ce blog n’a aucun intérêt, bien sûr. Mais les statistiques de son audience sont quand même le signe d’un certain pouvoir sur les consciences (puisque même les manques de conscience sont encore des faits de conscience, du moins suis je obligé de le postuler si je veux continuer à bosser de manière pas trop trop désespérée). Ce qui m’intéresse, moi, c’est l’incursion d’un autre discours sur ce terrain tout de même un peu « dé-cultivé » (et ce, parfois volontairement dé-cultivant, il me semble). Parce que ne pas faire ce chemin, c’est persister dans une conception oligarchique de la culture et de l’intelligence. Je ne peux pas me plaindre du crétinisme d’un certain public si jamais je ne vais les chercher. Et si ce chemin est impossible, je peux changer de boulot. Pour le moment, je garde un certain espoir.

    Au delà de ces nobles intentions, on peut bien sûr voir là une position confortable : je prends un phénomène sans importance, je fais le malin à son sujet, et ça n’a finalement peut être aucun impact. Mais bon, le petit jeu avec Stargalaktik me plaisait, tout simplement, sans que ça parvienne à injecter chez moi suffisamment de mauvaise conscience, même si je sens bien que c’est un peu la limite de ce genre d’exercice. Quant aux marques, je plaide toujours coupable. Mais, si on y réfléchit un peu : qu’est ce qu’une marque ? C’est le signe qu’utilise une entreprise pour estampiller des objets qu’elle vend sous son nom. Du coup, une marque est une entreprise qui réfléchit en terme de forme, et non plus seulement de produit. Du coup, chez adidas, on ne se demande plus tellement ce que c’est qu’une chaussure. On travaille plutôt sur une question très simple : comment agencer de manière esthétiquement cohérente des motifs constitués de 3 bandes parallèles. C’est là un pur questionnement d’art contemporain. Et ça n’est pas QUE futile, même si c’est perçu ainsi. Finalement, quelqu’un qui préfère des adidas à des tennis de chez Tex, c’est quelqu’un qui a déjà un regard sur des formes abstraites, et sait les apprécier pour ce qu’elles sont. Et je ne m’interdis pas, à l’avenir, de produire du texte sur le rapport qu’il y a entre les logos, le design des marques et l’art contemporain (voire même l’esthétique kantienne, et sans doute hégelienne).

    Last but not least : on peut percevoir un fantasme et ne pas en être victime. Le désigner comme fantasme me semble d’ailleurs permettre qu’il soit plus une représentation qu’un fantasme. Aussi puis-je voir le blog de stargalaktik en saisissant un peu pourquoi il a tant de succes sans forcément tomber sous le charme. Mais je crois comprendre ce qu’on me dit : puisque je ne cède pas sous le charme, que je perçois bien le caractère futile de la chose, je devrais m’en éloigner tout de suite, et ne pas m’y attarder. Et l’argument n’est pas tout à fait crétin : je pourrais passer ce temps à d’autres choses, plus utiles. Mais ce m’intéresse, ce n’est pas stargalaktik, c’est l’audience qu’il a, ses raisons et ses effets. Et tout en trouvant un peu inquiétante la fascination pour un tel personnage, je ne me sens pas essentiellement différent de ceux qui sont fascinés. Enfin, si, je me sens différent, mais je combats ce sentiment, parce que j’ai finalement surtout peur que le dialogue devienne peu à peu impossible entre les uns et les autres (et c’est bien ce vers quoi nous allons, non ?)

    (bon, réponse trop longue, comme d’hab’, je m’attaquerais là dessus plutôt que sur les objets des articles, à vrai dire ! :))

  11. Ce que je voulais signifier surtout c’est que,de la même façon qu’il y a leur morale et la nôtre, il y a leur (sous)-culture et la nôtre (de préférence non minorée par un préfixe). Et qu’il me paraît vital de ne pas aller sur leur terrain où nous n’avons aucune chance d’être entendus. Bourdieu l’expliquait très bien en disant que, s’il voulait communiquer, son raisonnement ne pouvait pas s’accomoder du rythme du journal de 20 heures, ni même de celui d’émissions alibi (ce qui n’empêchait pas la médiocrité) comme celle de Schneidermann. Il avait besoin de temps pour expliquer les références à partir desquelles il construsait sa pensée et ses travaux.

    Il nous faut reconstruire à côté. Sur un terrain qui est le nôtre avec des enjeux et des méthodes sur lesquels nous pouvons avoir une prise. Dans un univers d’abrutissement comme celui des media actuels, nous n’avons aucune chance si nous essayons de rivaliser avec eux. Ce n’est bien sûr pas simple. C’est aussi pourtant de ce côté-là, comme Gramsci l’a montré, que se gagne le pouvoir. Quelqu’un comme Sarkonaze l’a bien compris dont la cour est pourvue abondamment de Bigard, Genest, Doc Gynéco et autres sous-merdes qui constituent pourtant aujourd’hui le seul horizon « culturel » de dizaines de millions de Français.

    A ce titre l’action du jkrsb (écrivons le ainsi puisque Youri a honte de ses origines) est salutaire. C’est aussi pour cela que je ne comprends pas qu’il se commette avec l’univers des media au sens large, plus que la simple survie sociétale (je survis bien, merci) ne l’y oblige. Mais moi aussi je gère mes contradictions comme je peux et parmi elles, il y en a qui m’obligent à fréquenter des ministères et leur personnel plus que je ne le souhaiterais.

  12. Héhé, je comprends tout à fait cette prudence.

    Pour autant, au point où nous en sommes, si on se contente de « construire à côté », alors il faut construire entre soi, entre gens bien éduqués, qui ne sont pas soumis aux medias, et qui n’y sont donc pas soumis.

    Ca conduit quand même à se passer de pas mal de monde, outre le fait que ça peut vite tourner à une espèce de concours de pureté, dans lequel on se regarde les uns les autres pour voir lequel est vraiment sans aucune trace d’idéologie adverse. Et bon, je suis sur de perdre à ce genre de concours ! 🙂

    Quant à l’univers des media, quand il s’agit du net, on en fait quand même pas mal ce qu’on veut, et il constitue un milieu sans milieu, par consequent difficilement maitrisable. On peut y developper ses idees à son rythme, sans contrainte. Reste que peu sont ceux qui ont envie de les lire selon ce rythme là.

    Enfin, pour le jkrsb, c’est pas vraiment un problème de honte des origines : la fleur de nénuphar n’a pas honte du pied dont elle est une nouvelle pousse. Aucun pseudo n’est vraiment soi, et c’est là l’intérêt du pseudonyme. On peut penser en terme de rhizome plutôt que de racines, c’est même le propre du net que de permettre cela. Toujours est il que pour des raisons de principe, entre autres, je brouille un peu les pistes en matière d’utilisation des moteurs de recherche, d’où cette correction.

    Enfin, je n’ai aucune inquiétude pour ta survie sociétale ! Mais la survie des uns ne ressemble pas necessairement à celle des autres (et on peut ne pas se contenter de survivre, aussi !).

    Cela dit, je trouve ces remarques pertinentes, et oui, bien sûr, je me pose constamment des questions de cet ordre.

  13. Le paradoxe instestinal – Ou comment la collique verbale amène bien souvent à la constipation mentale.

    Il y a des personnes dont les états d’âmes, ou les attermoiments psychiques, font étrangement penser aux monologues sous éthanol de ces pilliers de bar, accrochés à leur comptoir comme une moule a son rocher, le cerveau noyé par le wysky, cher mais frelaté, et qui divaguent à loisirs des heures durant sur tout, et sur rien, mais surtout sur rien, observant d’un oeil se voulant philosophe, les moindres soubresauts du monde derrière la vitre de leur troquet.
    La matière grise, lorsqu’elle est baignée d’alcool, est encline aux raisonnement les plus farfelus, ce qui amène parfois une touche de comique involontaire et non moins réjouissant à son propriétaire.
    Il en va tout autrement, lorsque cette même matière, vierge de toute substance psycho-active ( voire même remplie de culture à ne plus savoir qu’en faire ) se veut philosophe et prétend exposer à la lumière de ses systèmes de pensées capillotractés, les moindres banalités quotidiennes offertes à sa vue, comme un pigeon traquant la miette de pain isolée, tombée d’un sandwich club anonyme, sur le trottoir sale d’une ville quelconque.
    A force de vouloir raisonner, on finit par se trouver face à des individus qui s’écoutent penser, et caressent dans le sens du poil ( tel un gros chat ronronnant sur leur genoux ) leur ego, d’une dimension insoupçonnée d’eux-même.
    Parceque cette catégorie de philosophe ( pardonne moi Bergson ! ) fait le choix clair et distinct de vouloir expliquer le monde sans essayer de le changer, elle se cantonne dans un immobilisme qui n’aurait rien a envier à la vénus de Milo ( si ce n’est les flashs intensifs des touristes japonais ) et se contente de répéter des schémas de pensées éculés, sans aucune remise en question, un peu comme ces personnes qui vous croisent en vous lançant un « tu vas bien ? » enjoué, et qui disparaissent avant d’avoir pu entendre la moindre réponse, s’acquittant simplement d’une sorte de formalité de passage administrativo-sociale-bien-pensante.
    Parler pour ne rien dire, dans un langage ampoulé et prétentieux, comme pour éloigner le commun de la racine du propos, est un exercice si facile, qu’il place ses adeptes au rang de simple trolls débutants ( terme à caractère webistique DNLR ), ce qui pour moi revient à cacher « (…) la même merde dernière la dernière couche de peinture » pour citer quelqu’un qui, a n’en pas douter, reste et restera inconnu des philosophes, à tort.

  14. Bon, on te répond, ça va pas, on te répond pas, ça va pas non plus. Bel usage de la double contrainte. Du coup, pour faire bref, j’ai envie de réduire ma réponse à : « CQFD ».

    Le plus con, c’est que sur le fond, je serais prêt à en discuter, le seul problème, c’est qu’il y a là un ton qui empêche tout discussion. On est donc doublement contraint de s’en tenir là.

  15. En effet, Godwin fesait tres justement remarquer dans son étude sur les trolls, que le troll déteste se sentir en difficulté, qui plus est lorsqu’il est confronté à un adversaire usant des même artifices, il opte alors pour un silence révélateur, préferant s’enfermer dans un mutisme témoignant de son incapacité a admettre ses torts.
    Le troll ne cherche pas la discussion, l’échange, il cherche simplement à dominer, orienter, canaliser la conversation là ou bon lui semble : en général sur un terrain rassurant qu’il maîtrise. Le ton rébarbatif dont j’admet totalement avoir usé jusque là était une manière de vous provoquer afin de vous faire comprendre qu’un ton pédant ( perçu comme pédant ) ou se voulant par trop intelectualisant ( ou perçu comme tel ) a tôt fait d’empecher tout débat, se contentant d’une exposition d’idée, si obscure, qu’elle en devient vite unilatérale ( j’omet ici volontairement l’adjectif « totalitaire » de peur de frôler de torp prêt et par trop vite le point Godwin… ) en ce sens que le fond du propos ne devient perceptible que pour une poignée de lecteur somme toute assez réduite. J’ai donc usé des même artifices pour exprimer cette simple pensée exposée plus haut. Et j’admet que l’artifice fût efficace comme peut le prouver votre refus de poursuivre toute discussion.
    Cela étant je vous comprend car j’aurais sans doute fait pareil. Don’t feed the troll comme disent les internaute de Uzine qui n’ont rien compris, car le troll se suffit largement à lui même. Ceci etant dit et avant qu’on ne me pose la question ou qu’on ne me l’affirme de manière peremptoire je tiens a l’affirmer et a l’admettre complètement : je suis un troll. Et je n’ai pas le sentiment d’être le seul ici. Encore serait il interessant de savoir dans quel catégorie me classer…
    Les spécialistes s’accordent à donner au troll plusieurs catégorie, gentil, mechant, agressif, « qui s’ignore » ( suivez mon regard… ) etc… ommetant au passage tous les autres, mais peut importe. Le savoir est une chose instable fluctuante et sans cesse en mouvement comme l’eau dans le lit de la rivière, et ceux qui pensent connaitre les trolls, sont sans doute des trolls eux aussi.
    Attention donc a ne pas glisser du terrain philosophique ( instable ) au trollisme pur et simple comme je tentais, vicieusement certes, de vous le faire comprendre.
    Sans aucune rancune.

    F.

  16. Alors il y a moyen de s’entendre, même si j’ai l’impression d’être dans une espece de scenario où un ange plus ou moins autoproclamé ferait sciemment la bête pour mieux établir son statut d’ange. Je crains que nous ne soyons bel et bien que des hommes !

    Je ne vais pas outre mesure reprocher votre style, je peux adopter le même. Disons simplement que ça donne l’impression d’être a priori en guerre, ce qui me laisse toujours un peu songeur, mais on peut aussi avoir simplement envie d’être caustique, ça m’arrive aussi. Si ce style était un artifice, tant mieux. Mais je devine que vous n’avez pas eu à vous forcer énormément pour l’adopter.

    Il ne me semblait pas, et il ne me semble toujours pas avoir écrit cet article dans ce ton là. Il n’y a pas de prétention dans ce blog à faire la leçon, du moins pas à ce niveau là. Je ne sais pas si il y a une prétention à philosopher. Je ne crois pas que ce genre de choses se decrete, ce qui garantit le plus souvent d’être effectivement en dehors de la philosophie, mais je me demande si ca ne permet pas, aussi, parfois, d’y être vraiment. Enfin, si on m’a pris pour dogmatique et pédant, il me semble que le simple fait que la porte soit ouverte aux réactions, et que je n’aie pas envie d’effacer celles qui ne sont pas pleinement élogieuses indique qu’au delà des gros doigts du troll qui écrit l’article, il y a aussi les grandes oreilles du même troll, qui écoutent quand même aussi un peu.

    Grands doigts, grandes oreilles, grande dent (dure), ça se confirme : l’homme est un troll pour l’homme.

    Tout compte fait, sans rancune (mais j’ai été à deux doigts !)

  17. J’ai été plusieur foiis sur sOn blog,
    j’ai constaté, j’ai parler et il m’a répondu
    mais d’une manière innormale, insultant, me traitant pour un chien etc
    Moii aussi j’ai envie d’appeller les flic, les ressponsable de skyblog, pour leur montré stargalactik2..
    vraiment ce mec jle déteste il nous traite comme des chiens !

  18. franchmen se blog tro énervan koi le mec sé pri pr bil gates mé en faite tro pa koi sé 1 nullos en + il é moch conar va

  19. j’ai commencé par croire à une plaisanterie (mon côté « humaniste ») mais au final cette personne insulte tellement les individus qui n’ont pas ses moyens que je pense qu’elle le fait au premier degré…par réflexe (animal presque). Cette personne est mythomane, elle veut nous faire croire qu’elle est fils de « milliardaire »…risible puis pathétique (devant une telle énormité nous pouvons tout de suite voir qui son blog vise: les gens n’ayant que peu de moyens et qui sont susceptible de croire qu’une famille est milliardaire car elle possède telle ou telle vêtement…au final il n’impressionne que les plus démunis n’ayant aucune capacités de recul sur les choses). Du fait qu’elle soit jeune je pense qu’il ne faut pas lui en vouloir car cette personne ne fait probablement qu’appliquer les codes qu’elle a vu autours d’elle depuis sa naissance (snober les gens…)…ce qui m’inquiète le plus c’est le nombre de gens qui réagissent comme des animaux, qui insultent, mais qui consomment et alimentent ce blog, donnant ainsi à notre ami exhibitionniste sa dose quotidienne d’adrénaline (il faut bien ça car le reste ne doit pas être bien excitant…mettre ses billets dans son portefeuille vuitton, faire quelques « courses » qui deviennent une habitude et rentrer…ça revient au même qu’une « racaille » (comme il dit) qui passe sa journée sur un banc puis part acheter un bout de « shit » pour enfin revenir le fumer sur son banc…en somme les deux tournent en rond et ne font que reproduire les stéréotypes de leurs milieux respectifs, ils n’inventent rien, restent de pauvres pantins interchangeables agissant par réflexes comme des animaux, sans aucune capacité d’innovation…pour faire vite, tout ce petit monde « tourne en rond »)…triste constat tout de même lorsque l’on voit que ce sont toujours les plus faibles qui tombent dans les piéges (ici les plus faibles sont pour moi ceux dotés d’un capital culturel faible…qui viennent et reviennent chaque jour)…en somme je n’y vois rien de plus qu’un coq sans relief qui amuse la bascour…(car les gens qui sont impressionné par tel ou tel objet sont à plaindre…mais je peux comprendre ça…en revanche ce qui m’impressionne le plus concerne la crédulité…)…amusant tout ça, à voir avec un peu de recul on apprend des choses sur notre société, continuez tous, vous vous sentez vivant c’est deja ça 😉

  20. ha que je suis fatigué…
    les joutes verbales me rejouisse je suis comme sa.
    je suis encore bien jeune pour rivaliser de tant de connaissance philosophique(relativement a moi moi moi et encore moi)mais je pense etre capable de reflexion personel.(du moins je fait ce que je peut)
    si je devait donné l’avantage a un des deux je le donnerait a fantomas,son style est peut etre un peu plus original que youri(il sort au moin de la bonne vieille redac de philo d’un terminal au premier trimestre) et pour une aproche du langage a la bergson(et meme ce chere heidegger),le soucis de verité serait peut etre un peu plus du coté de notre chere spectre.
    mais la n’est pas l’important.
    moi je dit que si youri a envie de se masturbé et en public en plus,et bien qu’il le fasse,ses fluides nous arose comme une pluie agreable.voila que cette giclé reveil meme des mort(du web en plus)qui deteste cette pensée rataché a l’ego et qui ne trouve que sa fin dans la jouissance de l’esprit.
    chacun prend son pied comme il le veut(et comme il le peut..la philosophie est peut etre pour lui un substitut de la vulve jamsis aquise)
    moi je te le dit,youri,stargalctik est un grand artiste,son blog est une grande masse sombre et les gens on trop peur du noir pour ne pas esayer de produire un peu de lumiere.
    renseigne toi un peu plus sur son identité tu risque d’etre etonné.

  21. Eh ben…

    Il doit falloir rudement l’aimer pour le protéger ainsi !

    Rien à redire, c’est toujours beau l’amour, et c’est toujours beau, un chevalier servant, surtout quant il a l’allure de Sancho Panza.

    Chapeau bas, dès lors, et nulle envie de batailler davantage. Puisque vous semblez savoir qui est stargalaktik, je vous laisse en sa compagnie; pour ma part, sans mépris, c’est de l’histoire ancienne et je m’en suis un peu désintéressé je dois l’avouer. Ce ne fut que l’histoire d’une soirée, rien de plus important que ça.

    Sans rancune.

  22. sancho panza c’est presque flateur.
    non le dernier com’ j’ai voulu m’amuser un peu aussi.
    j’ai tenu de tel propos a cause de sa:http://stargalacktik.skyrock.com/
    mais en fait je ne sais absolument pas si c’est vrai,et meme si c’etait le cas ce ne serait par forcement du grand art..mais bon..cela ma juste traversé..(c’est le langage qui regit l’homme hein..)
    mais pratiquant moi meme un tel humour,qui n’est peut etre pas pire que celui que pourait faire un provocateur sur quelque afinité avec mes amis nazis,je me suis dit qu’il avait fait fort.
    et voyant son article sur le president de la france,je me suis dit..peut etre que ce detective amateur ne c’etait peut etre pas trompé.va donc voir le premier article de stargalactik et le lien que je t’est donné,peut etre aura tu la meme grande illumination que moi.(me voila imaculé de lumiere aprés une tel verité…)

  23. Ce genre d’article pseudo-philosophique me donne tout simplement envie de vomir. Enfin, vous donnez une belle illustration de masturbation cérébrale, bravo.

  24. Ca vient peut être de quelques problèmes digestifs, non ?

    On pourra vous conseiller quelque gastrologue, si les symptomes persistent.

    Bon courage pour les soins, en tous cas.

  25. Il faut te rendre à l’évidence, Youri, tu as tort, et tu fais partie de ces quelques penseurs du dimanche, spécialistes en enfoncement de portes ouvertes, qui noient, pour son plus grand malheur, le net de coms insipides et déplaisantes… en vérité tu es le « maillon faible », et tu n’es pas à la hauteur de tes lecteurs, qui valent bien-sûr bien mieux que ça et voguent bien au-delà de ce genre de considérations.

    Parle nous donc plutôt, si tu refuses de te taire, de choses convenues, évidentes, qui tombent sous les « sens », et ne nous ennuie plus à dire que nous ne vivons pas dans une époque édénique, ce qu’on sait déjà si bien, de montrer par l’exemple qu’il est des choses sur lesquelles il n’est pas inutile de s’essayer à exercer conscience et réflexion (ce qu’on fait d’ailleurs tout le temps et avec une profondeur sans pareille) pour ne serait-ce que tenir en éveil une certaine attention à l’époque présente, et à ce qu’on pourrait en faire.

    C’est vrai quoi, après tout, ce n’est que de la « masturbation », puisqu’on a pas besoin de ça, et qu’on fait déjà tout ce qu’il faut faire et qu’on sait déjà tout ce qu’il est nécessaire de savoir. Merci, mais on se débrouille déjà parfaitement bien, c’était déplacé, retournons donc à notre bien évidemment hautement plus noble et préoccupant quotidien…

    Hey ! Y’en a marre d’entendre des trucs pareils, depuis la parution de cet article (et je ne vois pas ce qui tant peut vous hérisser chez lui), ça pleut littéralement dessus, au lieu de dire que c’est de la « chiasse verbale », ou encore de la « masturbation cérébrale », merci de vous donner cette peine sensée d’au-moins le prouver, parce que c’est quand même on ne peut plus gratuit et facile à dire !

  26. Héhé, merci pour la défense, même si je peux quand même admettre que ce n’est pas vraiment l’article dont je suis le plus fier. Cela dit, ça me plait aussi de voir les groupies de cet autre blog être atteints de nausée dès qu’on chatouilles les mollets enflés de leur idôle.

    Et puis Diogène la pratiquait bien la masturbation, et sous toutes ses formes, et ce particulièremet devant ce genre de tristes sires. la formule n’est donc pas tout à fait déplacée tout compte fait.

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