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In MIND STORM
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[MEDIA=50] En cherchant quelques précisions sur le texte que Karl Marx écrivit à propos du coup d’état du 2 décembre 1851 et de l’arrivée au pouvoir du neveu de Napoléon, je suis tombé, au fil de mon furetage, sur un site qui proposait la lecture que faisait Victor Hugo de ce même évènement (site par ailleurs tout à fait enthousiasmant, ayant une véritable pertinence en tant que site, Graal derrière lequel je cours toujours un peu désespérément : http://antoinehummel.over-blog.net )

Dans ce texte de Victor Hugo, il est question, en quelque sorte, d’ouverture politique, et de l’aptitude qu’ont certains à s’adapter plus ou moins bien aux circonstances de leur époque. Hugo tourne suffisamment cette attitude en ridicule, pour que la lecture de ce texte soit aujourd’hui tout à fait enthousiasmante : autant dire que si vous y jetez un oeil, vous allez avoir du mal à ne pas imaginer quelques soit disant hommes et femmes soit disant de gauche déambuler, fiers et sûrs de leur fait, dans les couloirs de ministères dont ils se sentent certainement les occupants légitimes, participant à un programme dont ils auront auparavant dit tout le mal qu’on pouvait, tout aussi légitimement, en penser. Mais lisez donc :

Dynasty
« Qui se groupe autour de l’établissement ? Nous l’avons dit, le cœur se soulève d’y songer. Ah ! ces gouvernants d’aujourd’hui, nous les proscrits d’à présent, nous nous les rappelons lorsqu’ils étaient représentants du peuple, il y a un an seulement, et qu’ils allaient et venaient dans les couloirs de l’Assemblée, la tête haute, avec des façons d’indépendance et des allures et des airs de s’appartenir. Quelle superbe ! et comme on était fier ! comme on mettait la main sur son cœur en criant : vive la République ! Et si, à la tribune, quelque « terroriste », quelque « montagnard », quelque « rouge » faisait allusion au coup d’Etat comploté et à l’empire projeté, comme on lui vociférait : Vous êtes un calomniateur ! Comme on haussait les épaules au mot de sénat ! – L’empire aujourd’hui, s’écriait l’un, ce serait la boue et le sang ; vous nous calomniez, nous n’y tremperons jamais ; – l’autre affirmait qu’il n’était ministre du président que pour se dévouer à la défense de la Constitution et des lois ; l’autre glorifiait la tribune comme le palladium du pays ; l’autre rappelait le serment de Louis Bonaparte, et disait : Doutez-vous que ce soit un honnête homme ? Ceux-ci, ils sont deux, ont été jusqu’à voter et signer sa déchéance, le 2 décembre, dans la mairie du dixième arrondissement ; cet autre a envoyé le 4 décembre un billet à celui qui écrit ces lignes pour le « féliciter d’avoir dicté la proclamation de la gauche qui met Louis Bonaparte hors la loi… » – Et les voilà sénateurs, conseillers d’Etat, ministres, passementés, galonnés, dorés ! Infâmes ! avant de broder vos manches, lavez vos mains ! M. Q.-B. va trouver M. O. B. et lui dit. « Comprenez-vous l’aplomb de ce Bonaparte ? n’a-t-il pas osé m’offrir une place de maître des requêtes ? – Vous avez refusé ? – Certes. » – Le lendemain, offre d’une place de conseiller d’Etat, vingt-cinq mille francs ; le maître des requêtes indigné devient un conseiller d’Etat attendri. M. Q.-B. accepte. Une classe d’hommes s’est ralliée en masse : les imbéciles. Ils composent la partie saine du corps législatif. C’est à eux que le « chef de l’Etat » adresse ce boniment : « La Première épreuve de la Constitution, d’origine toute française, a dû vous convaincre que nous possédions les conditions d’un gouvernement fort et libre… le contrôle est sérieux, la discussion est libre et le vote de l’impôt décisif… Il y a en France un gouvernement animé de la foi et de l’amour du bien, qui repose sur le peuple, source de tout pouvoir ; sur l’armée, source de toute force ; sur la religion, source de toute justice. Recevez l’assurance de mes sentiments. » Ces braves dupes, nous les connaissons aussi ; nous en avons vu bon nombre sur les bancs de la majorité à l’Assemblée législative. Leurs chefs, opérateurs habiles, avaient réussi à les terrifier, moyen sûr de les conduire où l’on voulait. Ces chefs, ne pouvant plus employer utilement les anciens épouvantails, les mots jacobin et sans-culotte, décidément trop usés, avaient remis à neuf le mot démagogue. Ces meneurs, rompus aux pratiques et aux manœuvres, exploitaient le mot « la Montagne » avec succès ; ils agitaient à propos cet effrayant et magnifique souvenir. Avec ces quelques lettres de l’alphabet, groupées en syllabes et accentuées convenablement : – démagogie – montagnards – partageux – communistes – rouges, ils faisaient passer des lueurs devant les yeux des niais. Ils avaient trouvé le moyen de pervertir les cerveaux de leurs collègues ingénus au point d’y incruster, pour ainsi dire, des espèces de dictionnaires où chacune des expressions dont se servaient les orateurs et les écrivains de la démocratie se trouvait immédiatement traduite. – Humanité, lisez : Férocité ; – Bien-être universel, lisez : Bouleversement ; – République, lisez : Terrorisme ; Socialisme, lisez : Pillage ; – Fraternité, lisez : Massacre ; – Evangile, lisez : Mort aux riches. De telle sorte que, lorsqu’un orateur de la gauche disait, par exemple : Nous voulons la suppression de la guerre et l’abolition de la peine de mort, une foule de pauvres gens, à droite, entendaient distinctement : Nous voulons tout mettre à feu et à sang, et, furieux, montraient le poing à l’orateur. Après tel discours où il n’avait été question que de liberté, de paix universelle, de bien-être par le travail, de concorde et de progrès, on voyait les représentants de cette catégorie que nous avons désignée en tête de ce paragraphe se lever tout pâles ; ils n’étaient, pas bien sûrs de n’être pas déjà guillotinés et s’en allaient chercher leurs chapeaux pour voir s’ils avaient encore leurs têtes. Ces pauvres êtres effarés n’ont pas marchandé leur adhésion au 2 décembre. C’est pour eux qu’a été spécialement inventée la locution : « Louis-Napoléon a sauvé la société. » Et ces éternels préfets, ces éternels arbitres, ces éternels capitouls, ces éternels échevins, ces éternels complimenteurs du soleil levant ou du lampion allumé, qui arrivent, le lendemain du succès, au vainqueur, au triomphateur, au maître, à sa majesté Napoléon-le-Grand, à sa majesté Louis XVIII, à sa majesté Alexandre Ier, à sa majesté Charles X, à sa majesté Louis-Philippe, au citoyen Lamartine, au citoyen Cavaignac, à monseigneur le prince-président, agenouillés, souriants, épanouis, apportant dans des plats les clefs de leurs villes et sur leurs faces les clefs de leurs consciences ! Mais les imbéciles, c’est vieux, les imbéciles ont toujours fait partie de toutes les institutions et sont presque une institution eux-mêmes ; et quant aux préfets et capitouls, quant à ces adorateurs de tous les lendemains, insolents de bonheur et de platitude, cela s’est vu dans tous les temps. Rendons justice au régime de décembre ; il n’a pas seulement ces partisans-là, il a des adhérents et des créatures qui ne sont qu’à lui ; il a produit des notabilités tout à fait neuves. Les nations ne connaissent jamais toutes leurs richesses en fait de coquins. Il faut cette espèce de bouleversements, ce genre de déménagements pour les leur faire voir. Alors les peuples s’émerveillent de ce qui sort de la poussière. C’est splendide à contempler. Tel qui était chaussé, vêtu et famé à faire crier après soi tous les chienlits d’Europe, surgit ambassadeur. Celui-ci, qui entrevoyait Bicêtre et la Roquette, se réveille général et grand-aigle de la légion d’honneur. Tout aventurier endosse un habit officiel, s’accommode un bon oreiller bourré de billets de Banque, prend une feuille de papier blanc, et écrit dessus : Fin de mes aventures. – Vous savez bien ? un tel ? – Oui. Il est aux galères ? – Non, il est ministre. « 

Victor Hugo – Le petit Napoléon

Mais à l’origine, c’était Marx qui m’intéressait, et son 18 brumaire, dont la première phrase est suffisamment énigmatique pour qu’on ait envie d’en savoir davantage : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Caussidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre, la Montagne de 1848 à 1851 pour la Montagne de 1793 à 1795, le neveu pour l’oncle. Et nous constatons la même caricature dans les circonstances où parut la deuxième édition du 18 Brumaire« .

Ce dont il s’agit là, c’est de la farce qui a lieu quand une classe sociale obtient le pouvoir dans le seul but de satisfaire ses propres intérêts, mais ne peut pas présenter les choses ainsi et doit donc s’appuyer sur une grandeur passée, sur une histoire devenue mythologie pour sembler fonder son pouvoir sur un socle solide. Tous les exemples donnés dans ces quelques premières phrases sont de cet ordre là, et bien sûr, on peut regarder la suite de l’histoire, ce qui a lieu au vingtième siècle, ce qui a lieu dans ce siècle ci en s’amusant à y trouver les moments où ce rythme binaire semble s’y confirmer. Dans les posts précédents, on aura peut être remarqué une certaine tendance chez moi à voir dans les années 00 une redite des années 80, redite glaçante tant elle est menée par des hommes qui savent exactement ce qu’ils font, là où on peut éventuellement voir chez les acteurs les plus engagés des eighties de hommes qui étaient peut être parfois sincères dans leur naïveté enthousiaste. Mais à voir le pouvoir d’achat utilisé comme un hochet brandi au dessus de bouches avides de lait maternel, à voir l’esprit d’entreprise érigé en nouvelle religion, aujourd’hui appelée « corporate », à voir les mêmes musiques resurgir, globalement fondées sur un principe simple, dont on peut certes reconnaître la solidité, mais dont on peut cerner aussi la vanité : l’ego, à voir les mêmes danses ressusciter, porteuses des mêmes couleurs fluo, on se dit que bientôt c’est le yoyo qui va débouler dans les cours de récréation, que les guêtres vont de nouveau se déployer sur les chevilles enflées des sportifs en salle de gym, on se demande même comment Bernard Tapie n’a pas encore réussi à obtenir un premier rôle dans une série qui serait toute entière consacrée à l’esprit d’entreprise. On se demande surtout comment ce qui aurait été considéré en ces années folles là comme un scenario de bas étage, digne des épisodes les plus glauques de Falcon Crest, comme un tel récit a pu devenir notre histoire présente, et comment on a pu mener comme ça, une foule conséquente, suffisamment pour être majoritaire, à avoir des goûts, des valeurs et des idées politiques aussi peu ambitieux. Marx aide à saisir cela, en dé-moralisant ces processus : contrairement à Hegel qui pensait que l’histoire est l’expression d’un progrès vers le Bien, Marx pense que ce sont les conditions matérielles d’existence qui conduisent à tel ou tel type d’organisation politique. Ainsi, il suffirait que nos conditions d’existence changent pour que cette farce cesse. Peut être que simplement, entre temps, le pouvoir politique a réussi à contrôler, aussi, les conditions concrètes d’existence, tout d’abord en les organisant de manière plus efficace (ce qui pourrait constituer une raison pour laquelle les systèmes ultra libéraux contemporains sont aussi très interventionistes), mais aussi et surtout en créant une fiction qui vient recouvrir le réel, et qui fait vivre les peuples dans un univers qui peut être manipulé sans avoir besoin d’y envoyer les engins de chantier : il suffit de maîtriser le plus efficacement possible les représentations que se fait le peuple du monde, et (avant tout) le langage.

Mais revenons à Marx et à son 18 brumaire, et lisons les dernières lignes de ce texte. Oubliez Marx, oubliez Bonaparte, oubliez le coup d’état réinstaurant l’empire, vous allez voir, la description est efficace :

« Bonaparte voudrait apparaître comme le bienfaiteur patriarcal de toutes les classes de la société. Mais il ne peut rien donner à l’une qu’il ne prenne à l’autre. De même qu’à l’époque de la fronde, on disait du duc de Guise qu’il était l’homme le plus obligeant de France, parce qu’il avait transformé tous ses biens en obligations de ses partisans envers lui, de même Bonaparte voudrait être l’homme le plus obligeant de France et transformer toute la propriété, tout le travail de la France, en une obligation personnelle envers lui. Il voudrait voler toute la France pour pouvoir ensuite en faire cadeau à la France, ou plutôt pour pouvoir la racheter à l’aide d’argent français, car, en tant que chef de la société du Dix-Décembre, il faut qu’il achète ce qui doit lui appartenir. Et tout sert à acheter, toutes les institutions d’Etat, le Sénat, le Conseil d’Etat, le Corps législatif, la Légion d’honneur, la médaille militaire, les lavoirs, les travaux publics, les chemins de fer, l’Etat-major de la garde nationale sans soldats, les biens confisqués de la maison d’Orléans. Chaque poste dans l’armée et dans la machine gouvernementale devient un moyen d’achat. Mais le plus important dans cette affaire, où l’on prend à la France pour lui donner ensuite ce qu’on lui a volé, ce sont les pourcentages qui, pendant le trafic, tombent dans les poches du chef et des membres de la société du Dix-Décembre. Le mot d’esprit par lequel la comtesse L., la maîtresse de M. Morny, caractérisa la confiscation des biens de la maison d’Orléans :  » C’est le premier vol de l’aigle « , s’applique à tous les vols de cet aigle, qui est d’ailleurs plus un corbeau qu’un aigle. Lui-même et ses partisans se répètent tous les jours ce que ce chartreux italien disait à l’avare qui énumérait fastueusement les biens qu’il avait encore pour des années à dévorer : tu fai il conto sopra i beni, bisogna prima far il conto sopra gli anni. Pour ne pas se tromper dans le compte des années, ils comptent par minutes. A la cour, dans les ministères, à la tête de l’administration et de l’armée, se presse une foule de drôles, dont on peut dire du meilleur qu’on ne sait d’où il vient, toute une bohème bruyante, mal famée, pillarde, qui rampe dans ses habits galonnés avec la même dignité grotesque que les grands dignitaires de Soulouque. On se représentera facilement cette couche supérieure de la société du Dix-Décembre si l’on songe qu’elle a pour moraliste Véron-Crevel et comme penseur Granier de Cassagnac.
(…)
Pressé par les exigences contradictoires de sa situation, et contraint, d’autre part, tel un prestidigitateur, de tenir par quelque tour surprenant les yeux du public constamment fixés sur lui comme sur le «succédané» de Napoléon, et par conséquent, de faire tous les jours un coup d’Etat en miniature, Bonaparte met sens dessus-dessous toute l’économie bourgeoise, touche à tout ce qui avait paru intangible à la révolution de 1848, rend les uns résignés à la révolution et les autres désireux d’une révolution, et crée l’anarchie au nom même de l’ordre, tout en enlevant à la machine gouvernementale son auréole, en la profanant, en la rendant à la fois ignoble et ridicule. Il renouvelle à Paris le culte de la Sainte Tunique de Trèves sous la forme du culte du manteau impérial napoléonien. Mais le jour où le manteau impérial tombera enfin sur les épaules de Louis Bonaparte, la statue d’airain de Napoléon s’écroulera du haut de la colonne Vendôme. »

Signé: Karl Marx – Rédigé par Marx de décembre 1851 à mars 1852. Paru sous forme du premier fascicule de la revue «Die Revolution», New York, 1852.

Certains se diront sans doute que si une statue s’écroule actuellement, c’est peut être celle du général de Gaule. Néanmoins, on a repéré que les dégats collatéraux s’accumulent autour de la présidence, et que les statues s’effondre à droite, à gauche, on ne fait pas de quartiers. On peut craindre que peu à peu, ce ne soient plus les images des grands hommes passés qui tombent, mais l’image d’un pays, puis le pays lui-même.


5 Comments

  1. Le jkrsb est décidément passé maître dans l’art de la litote et de l’allusion perverse. Convoquer Marx, Hegel, De Gaulle pour nous expliquer que Sarkonaze ferait un Badinguet très (in)acceptable, n’est-ce pas faire trop d’honneur à ce triste sire ? Bon, ça fait riche, c’est vrai. Et on ne perd jamais rien à relire Karl.

  2. Ben, je ne crois pas que ce qui se passe actuellement soit tout à fait anodin. Et à tout prendre, je préfère recourir à Marx qu’à BHL, au moins on prend du plaisir à le lire !Et puis le blog s’appelle ubris, ça nécessite bien quelques excès, et quelques croisements, non ?! 🙂

  3. Mon propos n’était pas du genre reproche : on ne dira jamais assez de mal de Sarkonaze ! Quant à BHV Lévy, même dans mes pires cauchemars, je ne l’imagine pas pris comme référence dans ubris. Le jkrsb aime à manier le paradoxe et ses dérapages dans l’herméneutique l’ont rendu célèbre au-delà des frontières de ce blog, mais c’est un homme de goût. Dont acte.

  4. Le fond du continent
    L’or du nouveau monde
    Pyramides jetables
    Hommes d’affaires impeccables
    Quand la pluie de sagesse
    Pourrit sur les trottoirs
    Notre mère la terre
    Etonne moi

    Para la queja mexica
    Este sueno de america
    Celebremos la aluna
    De siempre, ahorita

    Pendre les fantomes
    Cortez
    Et pourrir à l’ombre
    Cortez
    De l’Amérique vendue
    A des girophares crus
    Pour des nouveaux faisceaux
    Pour des nouveaux soleils
    Pour des nouveaux rayons
    Pour des nouveaux soleils

    Aqui para nosotros
    Aqui para nosotros
    Aqui para nosotros
    Aqui para nosotros etc

    Tostaky

    Bien reçu
    Tous les messages
    Ils disent qu’ils ont compris
    Qu’il n’y a plus le choix
    Que l’esprit qui souffle
    Guidera leurs pas
    Qu’arrivent les derniers temps ou
    Nous pourrons parler
    Alors soyons désinvoltes
    N’ayons l’air de rien
    Soyons désinvoltes
    N’ayons l’air de rien
    Soyons désinvoltes
    N’ayons l’air de rien
    Soyons désinvoltes
    N’ayons l’air de rien

  5. Aaaaahhhhhh, alors là, il y a un vrai terrain d’entente. C’est même au delà de l’entente : ce titre, meme sans musique, m’emporte pour de bon.

    N’ayons l’air de rien.

    Mot d’ordre necessaire par les temps qui courent. Et en même temps, c’est un peu à ça qu’on se reconnait les uns les autres, non ?

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