On dirait le Sud

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Le tropicaliste Pierre Gourou avait eu cette formule quelque peu, euh… lapidaire, pour désigner la femme africaine : « La femme est la bête de somme de l’Afrique« . Si l’affirmation correspond bel et bien à l’idée qu’on se fait de ces femmes, du moins dans les regards ponctuels que nous jetons à ce continent quand l’envie de compatir nous prend, il ne faudrait pas en faire, non plus, une sorte de raccourci facile, qui permettrait, de plus, de pointer les hommes africains comme flemmards, regardant leurs femmes bosser pour eux. L’image est assez profondément accrochée dans les esprits, mais on sait ce que valent les images.

Normalement, si vous vous êtes laissés aller à bouger un peu sur le son des amazones de Guinée dans l’article précédent, vous avez du, déjà, rompre un peu avec cette vision doloriste de la femme africaine. Alors, comme vous êtes bien disciplinés et bons danseurs, voila de quoi compléter cette écoute.

Par le plus grand des hasards, je suis tombé hier sur une émission diffusée par France Inter, l’après midi, qui s’intitule « L’Afrique enchantée« . Elle est quotidienne, et est présentée par Soro Solo et Guillaume Thibault, et alors même que j’avais plus ou moins en tête ce précédent articles sur la guérilla musicale à laquelle se livrent ces amazones guinéennes, mes oreilles ont soudain capté cette émission qui en parlait, justement. Plus largement, l’émission était consacrée aux femmes d’Afrique, et traitait son sujet sans compassion, et sans complaisance. Au fur et à mesure que l’émission avançait, j’avais une lecture qui me revenait en tête, celle de Badiou qui, dans son livre « De quoi Sarkozy est il le nom ? » parle d’un principe qui pourrait être politique : la fraternité. A la lecture de ces pages, je m’étais dit que le problème de la fraternité, c’est que c’est un concept un peu vain si il ne fait pas aussi l’objet d’un « ressenti ». Or je doute que l’Europe en général et la France en particulier perçoive spontanément l’africain comme son frère.
Et c’est peut être ce que cette émission réussit à capter, ou à générer : de la fraternité, et de la chaleur.

Alors comme ce genre d’occasion est rare, la voici.
Et en voici, aussi, le site, qui permet d’accéder à son podcast.

Si vous avez aimé les amazones de Guinée, vous devriez prendre un certains plaisir à découvrir le paysage qui les entoure, et SURTOUT, je vous conseille de ne pas rater leur interview, qui est tout bonnement sidérante si on a en tête le fait qu’il s’agit, quand même, de gendarmettes ! Et c’est peut être dans ces moments où on génère de la fraternité qu’on peut dépasser, enfin, les propositions de communautés dont on sent (et on sait, d’ailleurs) qu’elles ne sont que trop économiques.

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